fbpx

Avant de tomber enceinte je travaillais beaucoup. J’essayais de faire grossir mon entreprise, de générer plus de revenus, au détriment de ma santé dois-je dire. 

Quand je suis tombée enceinte et par la suite lorsque je suis devenue maman, j’ai vécu un vrai clash entre mon envie profonde d’être présente pour ma fille et ce que je voyais comme possibilité pour garder notre train de vie et pour continuer à grossir mon entreprise/projets. Aussi il y avait un véritable canyon entre ce que je croyais devoir faire et ce que je voulais faire (lire ici être comme tout le monde et travailler mon 35 heures par semaine).

Je suis une personne hypersensible et hyperempathique (mon conjoint aussi) et ça n’a pas été long que j’ai perçu que ma fille (mon ainée) était comme ça aussi. Elle avait besoin de beaucoup (beaucoup!!) de temps calme, sans personne sauf moi. Elle n’aimait pas les étranger.  Elle avait besoin de contacts physiques en permanence (lire ici dormir sur moi pendant la première année de vie). 

D’un côté ce que je voulais plus que tout c’était être auprès d’elle. Lui offrir un cadre rassurant, lui faire découvrir le monde avec mon point de vue, la magie que j’y voyais. Lui parler des fées et des élémentaux dans la forêt, lui parler de connexion avec son corps et de respiration. La rassurer que ses émotions sont normales. Je voulais aussi la respecter dans ce besoin d’être surtout avec moi. Mais d’un autre côté je sentais la pression de faire rentrer de l’argent dans notre revenu familial.

Heureusement, rapidement je me suis rendu compte que de travailler au même rythme qu’avant et avec le même mindset (travailler 8 à 4 et viser tel montant par année) ne me convenait plus du tout. Et j’ai eu la chance d’avoir un mari qui a tout de suite suivi mon lead pour notre famille. Mais je dois dire que ça n’a pas toujours été confortable et ça amené beaucoup beaucoup de discussions!!

Donc Mégane n’a pas commencé la garderie avant 14 mois. Je ne voulais pas non plus l’envoyer temps plein, mais je ne savais pas trop comment gérer ça avec les garderies. Mais (merci la vie, merci merci), en parlant avec une amie la solution parfaite est arrivée. Elle envoyait sa fille dans une garderie en milieu familiale et comme elle avait un petit bébé à la maison elle gardait sa fille 2 jours par semaine à la maison. Et là on s’est dit qu’on pourrait demander de partager les 5 jours à nous deux. Elle 3 jours et moi 2 jours et chacune on paie notre partie. Eh bien ça a fonctionné! Donc Mégane est allée à la garderie 2 jours semaines pendant plusieurs mois jusqu’à rentrer à temps plein autour de 2 ans. C’était parfait pour moi/nous.

Et au fil des ans nous avons toujours ajusté notre vie et nos décisions en conséquence d’offrir la priorité aux enfants. Chaque fois que je sentais qu’ils commençaient à être fatigués, je les gardais à la maison pour une journée repos. Je leur offrais même parfois des semaines complètes de congé avec moi. Quand Mégane a commencé la maternelle, je venais la chercher pour le dîner et le soir en fin de journée. Je travaillais entre ces moments. Je tiens à redire que ça n’a pas toujours été facile, mais que c’était notre décision de vivre une vie plus douce et plus présente donc nous faisions en sorte de rester dans ce chemin.

Au cours de 6 années qui ont suivi la venue de Mégane, j’ai aussi complètement changé mon modèle d’affaire pour avoir une complète liberté sur mes horaires. Et nous avons aussi pris des décisions financières. C’est certain que pour moi de ne pas être sur le marché du travail avec un revenu stable ça change les choses. Mais notre priorité étant les enfants nous étions prêts à faire les choix nécessaires (je dis nous car bien sûr ça aurait été totalement différent ça la complète implication et ouverture de mon mari).

Encore maintenant je ne me sens pas privée. Bon j’avoue que j’aimerais voyager plus et peut-être avoir plus d’argent pour certaines vacances ou des rénovations de la maison, mais notre quotidien est tellement riche que je sais que lorsque ces autres choses arriveront ce sera simplement un petit plus dans ma vie. 

Cette année, mon énergie étant totalement revenue à la normale (j’étais en épuisement juste avant de tomber enceinte) et ça m’a pris presque 7 ans à m’en remettre complètement. Il faut dire qu’il n’y avait pas juste le burnout qui jouait sur mon énergie, mais ça c’est pour un autre article!

Mégane et moi avions envie de plus de proximité, j’ai donc proposé de faire l’école à la maison (j’avais toujours eu envie de vivre ça, mais sans jamais savoir comment y arriver ou si j’en serais capable). Nous sommes présentement ensemble depuis 1 mois et demi et c’est le grand bonheur. Pour moi ça m’ancre davantage quand elle est là avec moi. Samuel, mon deuxième, continue d’aller à la garderie jusqu’à ce que je me sente capable d’avoir les deux à temps plein à la maison.  On verra. Tout est parfait 😄.

Tout ça pour dire que se donner de la place pour être avec les enfants ça peut être un cheminement. Ça n’a pas besoin d’être tout ou rien ou de tout faire d’un coup. Mais je crois profondément que notre façon moderne de vivre avec les deux parents qui travaillent temps plein n’est pas durable pour la santé des femmes et pour les enfants. Surtout avec de jeunes enfants!

Je ne veux pas dire ici que chacun devrait vivre comme moi, mais je trouve que malheureusement dans le cadre « normal », il ne reste plus beaucoup de temps pour être ensemble. Entre les déplacements (souvent on est loin du travail/école), le temps au travail, les activités, les devoirs, les commissions, la préparation des repas, le ménage, les réparations et autres le temps de qualité et l’espace pour être soi ce fait rare. 

J’ai envie de relation profonde, de calme, de sentir que leur système nerveux est stable, qu’ils se sentent écoutés. Et surtout qu’ils peuvent être totalement eux, rires, tornades de plaisir, pleurs, frustration, joie dans le contenant que je tiens pour eux et que moi j’ai assez d’énergie pour y arriver. Et je sais pertinemment que je ne pourrais pas y arriver si je travaillais temps plein. Mais la beauté de la chose c’est qu’il y a autant de solutions, d’ajustements et de façon de faire qu’il y a de mamans. 

Alors si toi aussi tu sens l’appel indéniable d’être davantage là pour tes enfants, que ton train de vie ne te convient pas, je te dis tout est possible. Il suffit d’ouvrir le dialogue avec toi-même, de demander des pistes et de rester ouverte à ce que la vie t’apportera. Prendre un pas à la fois, avoir des discussions avec ton entourage ou avec ton milieu de travail et avancer une décision à la fois.

Tu peux aussi t’offrir le cadeau d’une vie plus douce si c’est ce dont tu as envie.